🏷️ Préquelle
Louise Deauville… Femme mystérieuse et incroyablement énigmatique envers sa famille et surtout, ses amies.
Dans son entourage, aucun homme ne peut prétendre avoir noué des liens d’amitié avec elle. Son cercle proche ne comporte que des femmes. Certains diront que c’est parce qu’elle s’est interdite (à tout jamais) de tomber amoureuse, d’autres trouveront d’autres hypothèses, mais quoi qu’il en soit, ses rapports avec les hommes restent éphémères.
Vers l’âge de 16 ans, quand Louise était encore au sein de son “High School” (lycée pour les Français), une de ses camarades de classe lui déclara sa flamme.
À cette époque, elle se cherchait encore, tiraillée entre plusieurs états d’âme… Certains garçons de son établissement lui faisaient tout de même un petit quelque chose au creux du ventre, mais aucun n’avait le niveau intellectuel que la demoiselle recherchait. Dans le jargon, cette attirance spécifique porte un nom : la sapiosexualité, c’est-à-dire, le fait d’être attiré sexuellement par une personne possédant une certaine qualité et finesse intellectuelle.
Et cette fille correspondait “à peu près” à ses exigences d’intelligence. Non que Louise dénigre les esprits les moins vifs, elle restait pointilleuse et difficile en termes de relation.
Cette brune à la coupe au carré possédait un certain charme. Très féminine, à la limite que certains appellerait “garçon manqué”, Valérie se maquillait abondamment les yeux et ne se séparait jamais de son rouge à lèvre rose pâle. Des paillettes dans le regard, elle avait saisi la main de Louise et l’autre lui touchait la joue.
“Tu es fascinante”, lui avait-elle dit. “Que dirais-tu de venir chez moi après les cours ?”
Louise, hébétée, perçut dans le regard de la belle aux cheveux mi-longs une vérité : contrairement aux autres élèves, elle ne se moquait pas.
Ses mains étaient douces et chaudes, et son regard pétillait, flamboyait, étincelait…
À la fin de la journée, Valérie avait pris le risque de lui prendre la main afin de traverser les quelques rues entre la L.I.N.K.S High School et le célèbre restaurant rapide “McDonald’s”.
Les deux filles partagèrent un milk-shake, loin des regards curieux affamés de nouveaux ragots de leur établissement académique.
Valérie, entre deux gorgées de lait glacé, lui avait promis qu’elle lui montrerait quelque chose, dont Louise raffolerait après sa découverte.
Rue Charton, face à une maison mitoyenne de briques claires, Valérie rougit un peu et lâcha la main de Louise. “Mes parents ne savent pas que… Enfin, tu vois… Avec les filles”. Louise sourit.
Bien que l’homosexualité soit retirée comme motif au Code criminel du Canada en 1969, la peur de dévoiler son homosexualité reste difficile pour certains, même si le mariage gay fut légalisé le 20 juillet 2005. Mais à cette époque, cette loi n’était pas encore votée.
Louise suivit son amie dans sa chambre, elle lui avait dit que ses parents ne rentreraient pas avant 18:00.
Toutes deux assises sur le lit, pudiques et timides, les filles n’échangèrent aucun mot. Jusqu’au moment où Valérie saisit de nouveau la main de Louise. Elle lui fit un sourire, aussi craintif que courageux, puis elle l’embrassa.
Une caresse sur la joue, puis dans le cou… Valérie baladait ses mains… Au bout d’une demi-heure, les deux amies se retrouvèrent allongées sur le lit, encore habillées, croquant à tour de rôle les lèvres de l’autre.
Ouvrant le tiroir de sa table de chevet, Valérie en extrait un drôle d’objet. Long et protubérant, arborant deux “pistils” souples, Louise souriait tandis que son amie rougissait. Elle venait de lui présenter son “rabbit”, son fidèle aux oreilles vibrantes et chatouilleuses…🍆🐰
Ce fut la première fois que Louise couchait avec une femme.
À peine une semaine plus tard, un colis arriva chez elle. Louise réussit à le subtiliser avant que ses parents ne l’aperçoivent. Elle aussi, possédait à présent son ami-lapin aux oreilles délicieuses. Ce fut son tout premier jouet intime.
Durant les mois suivants, elle fit découvrir à Valérie un autre modèle qu’elle avait commandé, beaucoup plus petit et pouvant se glisser dans un sac à main, il ne ressemblait pas du tout à un jouet sexuel. Et d’ailleurs, ce n’en était pas un à proprement parler. En réalité, il s’agissait d’une gomme électrique, très prisée par les dessinateurs. Le plaisir à portée de mains pour quelques dollars.
L’embout de caoutchouc, très souple, avait satisfait Louise lors de sa première utilisation et elle voulait partager son idée saugrenue avec à sa belle de l’époque.
Leur relation dura une année avant que, d’un commun accord, leur amour ne le lasse. Mais Louise gardait l’habitude de découvrir, et de faire découvrir, de nouvelles représentations phalliques en silicone.
Quelques années plus tard, elle confia à Emma son jouet préféré, et comme si le passé se répétait, la blonde en commanda un pour elle.
Il s’agissait du “butterfly”, jouet en forme de papillon dont les ailes recouvrait les lèvres quand l’objet était en place dans l’intimité. Discret quand il est porté, Louise pouvait marcher sans éveiller les soupçons. De plus, l’appareil vibrant fonctionnait grâce à un smartphone, contrôlant à distance n’importe quel sex-toy similaire après appareillage. Louise contrôlait celui d’Emma, et Emma celui de Louise, dès que toutes deux se trouvaient dans leur logement respectif.
De ce fait, à n’importe quel moment de la journée, quand le jouet était porté, une des filles pouvait lancer l’application, ouvrir un programme de vibration et ainsi surprendre la porteuse quelques kilomètres plus loin.
Emma prenait plaisir à la mise en route du papillon de Louise à chaque fois qu’elle était à son travail. De son côté, Louise se “vengeait” lorsqu’elle savait que son amie blonde se trouvait dans les transports en commun ou en voiture.
Une charte commune avait été signée… Le jouet sexuel devait être porté en même temps, à des heures bien précises : le vendredi : entre 16:00 et 19:00, et le mardi entre 8:00 et 10:00. De ce fait, aucune déception ne pouvait naître.
Leur petit jeu dura quelques semaines avant que l’inconfort de porter “dans la culotte” un corps étranger se faisait sentir. De plus, Emma en avait profité quand Louise était en réunion avec son Boss, et Louise l’avait châtiée en allumant la vibration de l’appareil opposé lors d’un entretien d’embauche. Bien que le bruit des vibrations restait discret et presque inaudible, les deux amis cessèrent ensemble leur jeu qu’elles jugeaient à présent de trop “dangereux”.
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Edouard Neih.