đ·ïž Textes courts
Tu me vois, je te vois. « Miroir, mon beau miroir, dit moi qui est la plus belle ! » Une forme difforme se dessina sans dessein et décibel.
Quel est le regard de soi, dans cette platine dâargent, est-ce le mĂȘme que toi, le regard des gens. Ăa va, toi ? Ăa va de soi ! Mais si je regarde au plus profond de ton ĂȘtre, suis-je sans le savoir ton miroir, ton reflet au millimĂštre.
Peut-ĂȘtre pas, au final, tu ne vois pas ton reflet marginal. Qui suis-je ? Mon reflet me donne le vertige.
« Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui suis-je sans dĂ©boire ! » Sans artifice, mon reflet sâanima et ma voix sâalluma. « Je veux que tu te pardonnes, libĂšre-toi de lâeffet Barnum, tu es le bien et le mal, tu as peur dâĂȘtre anormal. »
Qui a parlĂ© ? Moi-mĂȘme ou mon reflet ? Qui croire, cet Ă©clat de vĂ©ritĂ© ou mes mots aiguisĂ©s ? De mes deux grands yeux ronds, jâai lâimpression que le monde tourne autour de moi. FieffĂ© pigeon, ou complet sournois ?
Quel est l’impact de la sentence, telle une fente dans mon cerveau, qui tient cette lame qui se balance, qui a le plus grand ego ?
« Noce te ipsum », disaient les gentilshommes. « Connais-toi, toit mĂȘme », tel est le problĂšme. Toi qui connais si bien les autres, tu leur balances la vĂ©ritĂ©. Ta parole est celle dâun apĂŽtre, que tu reçois comme une obscĂ©nitĂ©.
Tu ne crois pas un mot des dires dâautrui, car tes mots sont idĂ©ologie. Mais ta voix porte la foi, tu refuses la catĂ©gorie.
« Miroir, mon beau miroir, est-ce que je me connais ? » Sans comprendre, je fais non de la tĂȘte. Parfois trop bon ou trop mauvais, je suis un grain de sable sur la planĂšte. Le monde te connaĂźt mieux que toi-mĂȘme, et toi, tu marches dans ses pas.
Je tiens dans les mains cette lame de vérité, mais face à ce miroir, je ne porte rien. Mon reflet bouge sur ce film argenté, tenant une connaissance aiguisée.
« Miroir, mon beau miroir, peux-tu me transpercer ? » StoĂŻque, jâĂ©carte les bras et je ferme les yeux. Symbolique, cette vĂ©ritĂ© au son silencieux.
Je me reflÚte dans le regard des autres. Et les autres dans le mien. Cette connaissance qui est la vÎtre est cachée dans ces comédiens.
Chaque personne est un miroir de lâĂąme qui te transperce de plein fouet. La vĂ©ritĂ© est une lame qui Ă©claire ta personnalitĂ©.
Brise le miroir de la décadence, et soit satisfait. Rassemble les éclats de la défaillance, et soit imparfait.